Grace à Sens critique j’ai pu me rendre au festival du film policier de Beaune pour la première fois. Ce fut un moment très intense. Enchainer quatre films policiers en une seule journée est une véritable expérience !

La colère d’un homme patient

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Le film commence par une scène de braquage. Nous sommes dans la voiture avec Curo, le conducteur, à attendre. Puis les braqueurs arrivent, la police aussi. La voiture démarre en trompe. On est en immersion total dans la course poursuite. L’accident qui s’en suit, bien qu’inévitable, est une expérience assez éprouvante pour le spectateur.

Après un ellipse de huit ans, on retrouve Curro, le braqueur qui sort de prison. Il va se trouver, malgré lui, lié à José par un marché sordide. Commence alors une traque pleine de rebondissements et de surprises.

Ce qui est le plus réussi dans ce film c’est le personnage de José, et le jeu de l’acteur qui l’incarne. On est en total empathie avec lui au début du film mais son évolution au cours du film nous amène à ne plus cautionner ses actes. C’est un personnage extrêmement ambiguë et surprenant. Il est habité par un forte humanité mais aussi par une violence intense.

Le scénario est riche et installe un suspense haletant. Le film ménage néanmoins des pauses, des respirations, qui permettent de mieux appréhender les personnages. Ce n’est pas uniquement un film d’action, il y a une véritable travail sur la psychologie des personnages.

Un film émotionnellement et narrativement riche !

The limehouse Golem

The limehouse golem

A Londre, en 1880, une série de meurtre dans le quartier de Limehouse affolent la population. Le rumeur attribue ces meurtres au Golem, une créature fantastiques hébraïque. Kildare, une détective, est envoyé pour tenter de résoudre le mystère. Dans son enquête, il rencontre la touchante Lizzie ainsi que ces amis acteurs de cabaret. Il découvre des gens aux personnalités intrigantes.

L’ambiance gothique du film est superbe. On plonge dans un Londre sombre et angoissant. Il y a une gros travaille sur les costumes et les décors du cabaret notamment. On est immergé dans une époque, l’ambiance des quartiers populaire de Londre nous est donnée à voir.

L’histoire est haletante et entrecoupée de scènes présentant les suppositions du détective. Certains passages sont assez crues et violents, mais l’imagerie gothique permet une certaine distance avec le spectateur. Le scénario repose sur un twist final complétement inattendu. C’est d’ailleurs peut-être trop surprenant. Cela laisse l’impression que l’on s’est moqué de nous tout le long du film. Mais c’est un sentiment, à mon avis, volontairement provoqué par le réalisateur et qui vient amplifier le choc de la révélation finale.

Les personnages gravitant autour du cabaret sont assez intéressants. Artistes dévoués à leur art, ils sont plein de lubies et de zones d’ombres. Kildare, quand à lui, est un personnage de détective assez classique. Austère, il vient contrebalancer la fantaisie et exubérance des artistes.

Un film très divertissant et immersif.

War on everyone

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Terry et Bod sont deux policiers ripoux qui œuvrent dans le Nouveau-Mexique. Ils croisent Birdelle, un gérant de club et strip-tease, et son patron James Mangan. Ce dernier est une gentleman junkie et instigateur de pas mal de trafics. Les deux policiers décident de les faire chanter, flairant l’opportunité de se faire pas mal d’argent. Mais il découvre que Mangan est bien pire qu’eux et que ces activités sont dignes d’un véritable cauchemar.

C’est un film complétement débridé et décalé. Le duo de policier reprend, avec finesse, les codes du genre et fonctionne très bien. A travers une comédie noir, le réalisateur explore les tabous autour de la police. Les bavures et le racisme de ces derniers sont omniprésents. L’humour est assez juste et ne tombe pas dans la haine. Il s’en prend à tous : obèses, transsexuels, musulmans… Cet humour est porté par des personnages bancals et corrompus donc, même quand il est gratuit, il n’est jamais dérangeant.

Malgré que le film soit constamment drôle et burlesque il propose une fin avec un semblant de moral. Car même si Terry et Bod ne reculent devant rien pour satisfaire leurs intérêts, il y a certain crimes qu’il ne peuvent accepter. Ainsi, à leur manière, ils tentent de rendre la justice.

La colère d’un homme patient à obtenu le prix du jury ex æquo et The limehouse Golem celui de la police. (Voir le palmarès complet). J’ai passé un très bon festival, même si je n’ai pas pu en profiter autant que j’aurais aimé. Je vous parlerais bientôt d’un film, à mon avis nécessaire, que a été diffusé hors compétition.