La forêt était à quelques pas de la maison. Léa n’avait pas le droit de s’aventurer dedans alors elle jouait à la lisière. Elle venait souvent s’appuyer contre le tronc des premiers arbres et cherchait à voir le plus loin possible. Qu’y avait-il au delà de l’obscurité des feuillages ? Tantôt la forêt lui semblait un lieu menaçant peuplé de loups, d’ogres et de sorcières, tantôt, au contraire, elle imaginait des royaumes de fées, des arbres couverts de fleurs et de fruits ou des clairières d’herbe tendre où paissent des biches. En attendant elle jouait au bord, elle construisait des cabanes, des parcours pour les insectes et des sculptures de cailloux. Elle avait toujours au coin de l’œil cette masse sombre et mystérieuse. La frontière entre l’univers des jeux et celui des rêves était marquée par cette ligne d’arbres serrés.
Deuxième participation à l’atelier d’écriture « une photo quelques mots » proposé par Leiloona
Mon père qui gare la voiture devant un vaste entrepôt…
Je me souviens encore de cette journée avec précision. C’était une de ces journées d’enfance au parfum d’éternité. La semaine précédente un ami de mon père lui avait demandé de l’aide pour vider un entrepôt qu’il venait d’acheter. « Un entrepôt à explorer les filles ça vous tente ? » Et nous nous étions retrouvés, mon amie Lucille et moi, avec nos pères pour une aventure un peu extraordinaire.