Depuis quelques mois, grâce à la Kube, j’essaye de repousser les limites géographiques de mes voyages littéraires. Je lis principalement des romans francophones et anglophones. Alors je demande régulièrement à ma box littéraire de m’envoyer des romans venant d’ailleurs. Le mois dernier j’ai reçu Histoire de mes assassins de Tarun J Tejpal. Ce fut une plongés saisissante des les bas-fonds de l’Inde moderne.

A Delhi, un journaliste apprend, par les informations, qu’il vient d’échapper à un meurtre. Il ignore pourquoi on a voulu attenter à sa vie et qui sont les cinq hommes arrêtés. Sous protections policière il continu à essayer de faire survivre son journal. Sa maitresse, Sara, se met en tête d’en savoir plus sur les suspects et engage un avocat pour eux. Elle va alors mettre en lumière l’Inde des laissés-pour-compte et des parias. Un monde fait de violences extrêmes et d’injustices apparait.

Le roman est composé de parties à la première personne, racontant l’histoire du point de vue du journaliste, et de parties à la troisième personnes, retraçant le parcours des suspects. On passe ainsi de l’Inde des puissants à celle des miséreux.

En suivant le journaliste l’auteur nous révèle les rouages du pouvoir et comment les puissants manipulent les médias en toute impunité. Les scandales des gouvernants sont étouffés grâce aux grands industriels et les journalistes sont muselés. Les scandales ébruités sont très vite étouffés. Le narrateur et son ami Jai tentent de trouver une place dans ce milieu tout en ménageant leurs intérêts. Sara reproche souvent à son amant son manque de lucidité face à son pays et sa capacité à fermer les yeux sur les horreurs qui l’entoure. Elle est la révolte alors qu’il est le confort bourgeois.

Les récits de vie des suspects sont quand à eux d’une violence extrême. Certains passages sont presque insoutenables de souffrances et d’horreurs. Ce sont des hommes broyés, traqués, meurtris et transformés malgré eux en assassins. Près à tuer pour quelques roupies, ils portent en eux toute la misère des bas-fond de l’Inde. L’auteur nous décrit le monde des laissés-pour-compte avec un réaliste cruel et sans concession. Il explore les failles de son pays où les injustices sont quotidiennes et les castes encore très présentes.

C’est un roman ample et dense qui met en lumière la cruauté et les paradoxes de l’Inde moderne.